La calligraphie Japonaise
L'art de la calligraphie fut introduit au Japon en même temps que les idéogrammes chinois au 6e siècle. Il fut d'abord pratiqué par les moines bouddhistes qui étudiaient les écritures bouddhiques rédigées en Chinois.
Et
rapidement, des experts japonais en cet art émergèrent comme le célèbre
calligraphe Kûkai, dit Kôbô Daishi (774-835), qui, selon une
légende, muni d'un pinceau dans chaque main, d'un pinceau entre ses dents
et d'un autre à chaque pied, exécuta une oeuvre pour l'empereur!
Par la suite la pratique de la
calligraphie se répandit parmi les lettrés de la cour impériale.
Et, à partir du 10e siècle, au coeur de l'ère
Heian (794-1185),
les calligraphes japonais
commencèrent à inventer des styles proprement japonais sur la base
des canons de la calligraphie chinoise. En particulier, un style basé sur
les kana (caractères japonais des syllabaires hiragana et katakana) fut
créé...
De l'époque Kamakura (1185-1333) à l'ère moderne, 19e siècle, l'art de la calligraphie continua à se développer au Japon en suivant l'évolution de cet art en Chine...
De nos jours, l'art de la calligraphie est toujours en vogue au Japon. On le pratique à tout âge et il existe même de nombreux concours de calligraphie, notamment dans les écoles.
Pour pratiquer
son art, le calligraphe utilise des
pinceaux (fude) dont le corps
est généralement en bambou et la pointe en laine
ou en poil de blaireau.
L'encre est produite en frottant
un
bâton d'encre de chine (sumi: amalgame
de noir de carbone, ou de suie, et de colle) dans le creux rempli d'eau
d'une pierre à encre (suzuri). Et le papier approprié est
le papier de riz japonais appelé
hanshi.
En ce qui concerne le tracé des lettres,
on distingue quatre styles de base en dehors
du tracé standard des idéogrammes chinois.
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Tracé standard des idéogrammes chinois (kaisho: style carré): |
tensho (le style le plus ancien, aujourd'hui utilisé pour le design des sceaux personnels) | |
reisho (une variante du style tensho élaborée par des religieux) | |
gyôsho (style semi-cursif: kaisho informel) | |
et sôsho (style cursif: forme abrégée du style reisho). |
A ces différents styles d'origine chinoise il faut ajouter le style propre au tracé des caractères japonais (kana).
La pratique de la calligraphie japonaise n'a pas pour but le développement d'une belle écriture suivant une graphie standardisée des lettres comme en Occident. L'art de la calligraphie japonaise (Shodô) vise à donner vie aux idéogrammes d'origine chinoise et aux kana en leur conférant du caractère. Cette approche orientale de l'art calligraphique ne fait donc pas seulement appel à l'habileté manuelle mais aussi à la créativité individuelle.
La beauté d'une oeuvre calligraphique s'exprime dans la forme, la taille et la position relative des caractères tracés, le dégradé de l'encre, l'épaisseur des traits, et la force des coups du pinceau.
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