Les yakuzas
(Japon) Désignation générique des organisations criminelles organisées du Japon. Les Yakusa se subdivisent en quatre syndicats majeurs, qui opèrent au Japon, mais aussi dans toute la zone Pacifique, l’Allemagne et les USA.
Alors que l'origine des organisations remonte probablement au XVe siècle, l'origine du mot " yakusa " est plus récente et vient de la combinaison perdante de trois cartes 8 (ya) 9 (ku) 3 (za) au jeu de l'Hanafuga, populaire au XVIIe siècle. Il désigne ainsi les perdants, les rejetés de la société. Dans la société très hiérarchisée du Japon de l'époque, les Yakusa se rassemblent et forment des associations destinées à se protéger des samouraïs. C'est autour de 1612, que l'on situe l'apparition des macchi-yakk (serviteurs du peuple), sorte d'organisations destinées à protéger les petits commerçants contre les exactions des samouraïs. Parmi eux, on trouve les tekiya, issus de petits commerçants ambulants organisés pour résister à la dictature des Togukawa, et les bakuto, qui contrôlaient le monde des jeux de hasards.
Durant le XIXe siècle, et jusque vers les années 30, les yakusa se rapprochent de la droite ultranationaliste et combattent les tentations pro-occidentales qui se développent dans le pays. Ainsi, les Yakusa se rendent responsables d'actes de terrorisme qui visent essentiellement des personnalités du monde politique et économique. Deux premiers ministres et deux ministres des finances, entre autres, seront assassinés par les Yakusa. Après la seconde guerre mondiale, les rationnements imposés par la force d'occupation américaine font fleurir le marché noir, qui devient une source d'enrichissement pour les Yakusa.
Entre 1958 et 1963, les yakusa accroissent leurs effectifs de 150% pour atteindre 184 000 membres. Ce nombre se réduira, pour atteindre, à la fin des années 90, un nombre estimé à 90 000 membres répartis dans quelque 5 200 gangs. Les ajustements territoriaux entre gangs conduiront à des affrontements similaires à ceux des années 20 aux USA.
Structure
La structure et les pratiques des yakusa sont très similaires à celles de la mafia sicilienne. Ils sont organisés en familles (Ikka) qui ne sont pas la famille de sang. Chaque " famille " est dirigée par un " père " (oyabun). Il détient l'autorité suprême sur ses subordonnés (kobun) ou enfants (wakashu). Son conseiller personnel et collaborateur le plus proche est le saïko-komon, qui dirige un état-major comprenant le comptable, l'avocat, etc. de la " famille ".
Le numéro deux de la " famille " est le waka-gashira, il constitue le primus inter paris sous les ordres directs de l'oyabun et est flanqué de shatei-gashira de même rang, mais inférieurs en autorité.
Organisation générique de la famille Yakuza
Le niveau intermédiaire est constitué des "
frères " (kyodaï) et le niveau inférieur de la hiérarchie, par les " petits
frères " (shateï).
Les yakusa ont développé une étiquette stricte, qui définit la forme des
rapports entre les membres d'une famille. De même, certaines traditions comme le
tatouage ou l'auto-mutilation des phalanges en cas de " faute " (yubitsume) sont
issus de la tradition des bakuto.
Yubitsume consiste à se couper une phalange et à l'envoyer à son chef en
implorant son pardon. Il peut aussi être fait pour épargner l'un ses " enfants
Les rituels :
Pour être admis dans un clan, il faut faire ses preuves, par contre la
nationalité n'a aucune importance, il faut juste prouver son attachement aux
traditions et à la famille.
Comme dans la plupart des organisations de la pègre, les yakuza ont mis au point
une cérémonie d'admission des nouvelles recrues. Ce rituel d’entrée est
très cérémonieux : il s’agit d’une réception dont la date est fixée en accord
avec le calendrier lunaire. Tous les participants sont vêtus de kimono, et
placés suivant un ordre établi, dans le silence le plus complet. La cérémonie se
passe dans une salle traditionnelle, où sont entreposés un autel shintoïste et
une table basse avec des cadeaux. L'Oyabun et le futur membre sont agenouillés
l'un à coté de l'autre en face de témoins (Azukarinin), et préparent du sake
mélangé à du sel et des écailles de poisson, puis ils versent le liquide dans
des coupes. Celle de l'Oyabun est remplie entièrement, afin de respecter son
statut. Le saké symbolise ici les liens du sang. Ils boivent ensuite une gorgée,
s'échangent leurs coupes, et boivent à nouveau. Le nouveau Kobun scelle de cette
manière son appartenance à la famille et à son Oyabun, il garde sa coupe (nommée
Oyako Sakazuki), elle est le symbole de sa fidélité. Si un yakuza rend son Oyako
Sakazuki à son chef, il rompt ses liens avec sa famille. Par la suite, l'Oyabun
fait un discours rappelant les principes des yakuza, la fidélité et l'obéissance
aveugle. Le rituel se clot par la rupture du silence, où tous les participants
crient en cœur « Omedo Gozaimasu ».
Il existe une autre
cérémonie, plus simple : la cérémonie de départ, ou de licenciement («
Yubitsume ») ,. Si un yakuza enfreint le code d'honneur, il doit, pour se
faire pardonner, se mutiler lui-même le petit doigt et l'offrir à l'Oyabun, et
lui rendre la coupe de saké qu’il avait reçu lors du rituel d’entrée. Si il
renouvelle sa faute, il doit recommencer la cérémonie avec les autres doigts.
Cette punition, issue de la tradition des Bakuto, n’est pas rare, et peu de
yakuza atteignent un âge avancé avec tous leurs doigts. Ils gardent le plus
souvent leurs doigts mutilés dans le formol, pour se rappeler leur disgrâce.
Néanmoins, cette pratique se raréfie, par souci de discrétion face aux
autorités.
Une autre forme de pénitence, plus radicale est le Seppuku (plus connu
sous le nom de hara-kiri) suicide rituel par éventration. Populaire chez les
samouraïs et soldats japonais qui le pratiquaient comme pénitence pour leurs
fautes, les yakuza sont connus pour le pratiquer également, en cas de faute
extrême.
Les trois rituels sont
importants au sein de la communauté, mais le plus pratiqué, reste le rituel du
tatouage, plus connu sous le nom d'"irezumi" au Japon. Sa mise en place est très
douloureuse, car elle se fait encore de manière traditionnelle, l'encre est
insérée sous la peau à l'aide d'outils non électriques, des aiguilles de bambou
ou d'acier, fabriqués à la main. Le procédé est onéreux et douloureux, et peux
prendre des années pour être accompli dans son intégralité.
Les yakuza en sont presque tous recouverts, et chaque clan possède son tatouage
particulier. Cette pratique est originaire des Bakutos, dont les membres se
tatouaient un cercle noir autour de leurs bras à chaque crime commis. C’est
aujourd’hui plus la résultante d’une volonté des clans de se différencier, et
une preuve de courage et de fidélité envers leur « famille », car le procédé est
irréversible. Certains tatouages sur l’intégralité du corps peuvent demander des
mois, voir des années de travail.
Divers activité des yakuza
Activités | Description |
Sokaiya | Pressions sur les actionnaires d’une société |
Fournisseur de main d’œuvre | Aide aux entreprises ayant auparavant subis un chantage, travailleurs journaliers (construction, docks) |
Intérêts dans le « Puroresu » | Pourcentage sur les entrées, Paris clandestins |
Industrie du sexe | Prostitution, bars à hôtesses, night-club, boites de strip-tease. |
Les jeux | Casinos, Patchinko, loteries, paris clandestins (courses de chevaux, de lévriers) |
Armes | Revente d'armes achetées clandestinement à l’étranger (un 38 automatique acheté 100 dollars à Taïwan est revendu 10 000 dollars à Tokyo) |
Prêt d'argent | Difficulté d’accéder légalement à des prêts pour la plupart des Japonais |
Drogue | Depuis 1990, vente de drogues dures et d’amphétamines, mais législation très sévère (exemple récent : pour 400 grammes de cannabis, 4 ans de prison) |
Immigration clandestine | Aide à l’immigration clandestine. |
Les familles
Les principales familles yakusa sont:
Yamaguchi-gumi :
Créée en 1915, c'est la plus grande famille yakuza, avec plus de 39 000 membres, répartis dans 750 clans, soit 45% de l'effectif total. En dépit de plus d'une décennie de répression policière, le poids de cette famille n'a cessé de croître. Le Yamaguchi-gumi a son quartier général à Kobe, mais il est actif à travers tout le Japon, et mène également des opérations en Asie et aux États-Unis. Son oyabun actuel, Shinobu Tsukasa (de son vrai nom, Kenichi Shinoda), mène une politique expansionniste, il a fait de nombreuses incursions à Tokyo, qui ne fait pourtant pas partie traditionnellement des territoires du Yamaguchi-gumi .
Sumiyoshi-rengo :
C'est la seconde organisation la plus importante, avec 10 000 membres répartis dans 177 clans. Le Sumiyoshi-kai, comme on l'appelle parfois, est une confédération de plus petits groupes. Son chef est Shigeo Nishiguchi .Structurellement, le Sumiyoshi-kai diffère de son rival principal, le Yamaguchi-gumi. Il fonctionne comme une fédération, avec une chaîne de la commande plus lâche et bien que Nishiguchi soit toujours le parrain suprême, il partage ses pouvoirs avec plusieurs autres personnes.
Inagawa-kaï :
C'est le troisième plus grand groupe yakuza au Japon, avec approximativement 7 400 membres et 313 clans. Il est basé dans la région de Tokyo-Yokohama, et c'est l'un des premiers organismes de yakuza à s'être lancé dans le marché hors du Japon. Son chef actuel est Kakuji Inagawa.
Tao Yuai Jigyo Kummiai :
Fondé par Hisayuki Machii (町井
久之
Machii Hisayuki, né
鄭
建永 Chong Gwon
Yong; 1923 - 2002) en 1948, ce clan est rapidement devenu un des plus influent
de Tokyo. Il compterai 6 clans et plus de 1 000 membres, sa particularité étant
d'être composé d'une majorité de yakuza d'origine coréenne. Son chef
actuel est Satoru Nomura.
Par Kurisutaru
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